Questions fréquentes

De nombreuses questions et demandes nous parviennent régulièrement sur l’alcool et les jeunes. Cette rubrique essaie d’y apporter des réponses et des pistes d’actions tout en restant bref.

N’hésitez pas cependant à nous contacter pour d’autres questions ou des compléments d’informations.

Il n’y a pas de loi qui punit le consommateur de boissons alcoolisées selon son âge. Les lois qui existent concernent celui qui vend, sert ou offre une boisson alcoolisée à un mineur d’âge (voir législation).
Concernant le consommateur, quelque soit son âge, il existe également la loi qui réprimande l’ivresse sur la voie publique (voir législation) ainsi que celle sur la conduite en état d’ivresse (voir législation).

Ce qui est autorisé :

  • Aux – 16 ans

Eau, jus et sodas

  • Aux + 16 ans

Eau, jus et sodas

Bière et vin

  • Aux + 18 ans

Eau, jus et sodas

Bière et vin

Alcopop

Spiritueux

(voir législation)

Un spiritueux est une boisson alcoolisée obtenue par distillation = procédé de séparation de mélange de substances liquides dont les températures d’ébullition sont différentes (on mène l’alcool à ébullition) et qui crée généralement des boissons plus fortement alcoolisées.
Exemples d’alcools distillés : gin, vodka, rhum.

L’autre processus possible de fabrication de l’alcool est la fermentation = résultat d’une chaîne métabolique qui transforme des sucres contenus dans les fruits ou les céréales par des levures en alcool.
Exemples d’alcools fermentés : bière, vin, cidre.

Malheureusement, à l’heure actuelle actuelle, Il n’existe pas de définition claire et précise des boissons spiritueuses dans la législation.

Oui. Les prémix type « alcopops » sont considérées comme spiritueux puisque qu’ils sont un mélange entre des boissons distillées et des boissons non alcoolisées et que leur titre alcoométrique dépasse 1,2 %.

Les cocktails réalisés à base de boissons spiritueuses sont considérés également comme des boissons spiritueuses et sont donc interdits à la vente au moins de 18 ans.

Le commerçant ne peut pas demander directement la carte d’identité (seule la police peut le faire) au jeune qui désire acheter de l’alcool mais, en revanche, il peut lui demander de prouver qu’il a atteint l’âge requis. Le jeune n’a donc pas obligation de montrer sa carte d’identité et il peut prouver son âge en présentant un autre document (permis de conduire, etc.). Mais si le jeune refuse de prouver son âge, le commerçant doit lui refuser la vente d’alcool.

Oui. La loi du 10 décembre 2009 prévoit :
– l’interdiction de vendre, de servir ou d’offrir toute boisson ou produit ayant un titre alcoométrique acquis supérieur à 0,5% vol aux jeunes de moins de 16 ans.
– l’interdiction de vendre, de servir ou d’offrir des boissons spiritueuses aux jeunes de moins de 18 ans.

Cette loi ne concerne donc pas uniquement les commerçants et cafetiers mais elle s’applique bien à tous, parents compris.

Le Groupe porteur souhaite dépénaliser l’apprentissage parental et permettre ainsi aux parents d’assurer un rôle éducatif en matière de consommation d’alcool (voir nos propositions).

Concernant la vente, l’offre ou la distribution de boissons alcoolisées dans le cadre scolaire, il est spécifié que l’installation d’un débit où des boissons spiritueuses sont servies, même à titre gratuit, est interdite dans les hôpitaux, les cliniques et les écoles, ainsi que dans les locaux où se réunissent exclusivement ou principalement des groupements de mineurs d’âge. Cette interdiction ne concerne pas les débits occasionnels (voir art.9, loi du 28/12/1983).

Stations-services

Proposition de loi visant l’interdiction de vente de spiritueux dans toutes les stations-services (hors autoroutes), mais qui n’a pas encore été adoptée.

Aires d’autoroute

Loi : interdiction de vente de spiritueux (voir législation).

Distributeurs

Loi : les boissons alcoolisées sont interdites à la vente en dessous d’un certain âge (voir législation). A moins que le distributeur automatique ne permette de contrôler l’âge de l’acheteur (ex : via lecteur de carte d’identité), il est interdit de vendre des boissons ayant un titre alcoométrique acquis supérieur à 0,5% vol par le biais d’un automate.

Sur la voie publique :

  • Toute manifestation (y compris culturelle, sportive, festive) doit faire l’objet d’une demande d’autorisation à la commune.
  • Toute installation ou activité commerciale doit faire l’objet d’une demande d’autorisation à la commune.

Dans un espace privé :

  • Si la manifestation est exclusivement privée (ex : un BBQ chez soi sur invitation) -> pas besoin d’autorisation.
  • Si la manifestation est privée mais ouverte au public (ex : une fête d’école) -> signaler à la commune.
  • Si la manifestation est privée mais ouverte au public avec un risque de dommages d’ordre public (ex : nuisances sonores dans une cour d’école non fermée) -> demander l’autorisation à la commune.

En matière d’alcool :

  • Il faudra déclarer un débit occasionnel de boissons alcoolisées si vous vendez des boissons dans un endroit public ou privé ou si vous vendez ou offrez des boissons dans un endroit public.
    Pour ce faire, vous devrez :
    – demander une autorisation de « débit occasionnel de boissons alcoolisées » au Bourgmestre en   complétant la rubrique « demande d’autorisation » repris dans les documents types (déclaration, autorisation) ou en envoyant une demande écrite.
    – demander une autorisation spéciale au Collège Communal, par écrit, pour l’organisation d’un débit occasionnel de boissons spiritueuses (alcools autres que les bières et les vins). Cette disposition n’est valable que dans le cadre des manifestations publiques de type autre que sportive, politique et/ou culturelle (exemple : Bal, braderie, etc.).
  • Qu’elle soit privée ou publique, toute manifestation ou installation commerciale doit respecter les règlements et lois en vigueur (ex : vente, service ou offre d’alcool).
  • Des ordonnances particulières qui imposent certaines règles supplémentaires particulières peuvent être imposées par la commune et contrôlées par la police pour certains événements (ex : 24h vélo de LLN -> l’interdiction de contenants en verre et canettes ou encore l’interdiction de la vente de toute boisson alcoolisée autre que la bière et bière spéciale sans spiritueux ajouté).

Oui, celles liées à la conduite (voir législation) ainsi que celle sur la conduite en état d’ivresse, l’incitation à l’usage ainsi que l’ivresse sur la voie publique (voir législation) qui sont susceptibles de contrôle voire de sanctions en cas de non-respect.

Il n’y a actuellement aucune loi réglementant publiquement la publicité pour les boissons alcoolisées, seulement une convention privée dont nous dénonçons l’inefficacité, ainsi qu’un code éthique de protection des mineurs.

La seule loi qui existe concerne l’octroi d’espaces gratuits pour des campagnes d’éducation pour la santé, au prorata des espaces publicitaires pour des boissons alcoolisées.

(voir dans les constats)

Non, il n’existe pas de loi supplémentaire à celles qui existent (répression ivresse, vente et distribution, etc.) mais certaines universités et hautes-écoles définissent des chartes internes (ex : charte AUNE à l’Université Catholique de Louvain).

Il n’y a pas de loi spécifique dans le cadre scolaire. En cas de vente ou offre d’alcool, les organisateurs sont tenus de respectant les lois en vigueur (voir législation).

Actuellement, non. Aucune loi ne spécifie l’âge de celui qui peut servir ou vendre de l’alcool.

La législation concerne celui qui vend, sert ou offre mais stipule uniquement l’âge de celui à qui il ne peut pas le faire.

Les jeunes expérimentent généralement l’alcool vers 12-13 ans. Lorsque le jeune commence à témoigner de l’intérêt pour le produit, n’hésitez pas en parler avec lui et accompagnez-le dans son apprentissage du produit (apprendre à goûter plutôt qu’à dégoûter, c’est privilégier un rapport qualitatif au produit plutôt que quantitatif).

Mais le rôle des parents est aussi de retarder l’âge des premières consommations lorsque celles-ci sont trop précoces.

Les enfants ne doivent pas consommer d’alcool, leur organisme étant trop sensible au produit. A l’adolescence, c’est aux parents d’assumer leur rôle d’éducation au produit en privilégiant le dialogue, un rapport qualitatif, une connaissance des risques, des lois. C’est à eux de trouver le cadre qu’ils souhaitent imposer à leur(s) ado(s).

L’enfant saura qu’il peut en parler avec ses parents en cas de problème ou de question. Cela permet d’établir une relation de confiance. Mais le dialogue doit être constructif et se dérouler dans une écoute mutuelle (voir « comment en parler ? »).

Tous les modèles de consommations ne sont peut-être pas exemplaires mais l’important est que le parent assume sa consommation et puisse reconnaître ses éventuelles limites. De toute façon, le parent a la légitimité et la responsabilité d’encadrer son enfant.

Il n’y a pas de réponse unique. Chaque parent est à même de définir le cadre qu’il souhaite lui donner, l’important étant de rester cohérent. Entendez-vous sur certaines règles à respecter et soyez prêt à les adapter à l’occasion ou au fil du temps. Soyez clair quant aux avantages de suivre les règles et aux conséquences éventuelles si elles ne sont pas respectées.

Imposer un cadre peut être utile et nécessaire mais sans jamais faire l’impasse d’un dialogue constructif (voir « comment en parler ? »).

Souvent, les écoles font appel à des associations pour aborder les questions d’alcool au sein de l’école, après avoir connu un problème (lors d’un voyage scolaire par exemple).
Mais en quoi une animation de deux heures dans une classe permet-elle d’éviter que des situations problématiques ne se répètent ? Ce sont les acteurs scolaires qui vont accompagner les jeunes pendant toute leur scolarité, ce sont eux qui, au jour le jour, vont être investis des questions des jeunes. Et même si vous vous sentez parfois démunis pour aborder ces questions, vous restez les experts de votre public.

Tout d’abord, il est important de partir des attentes et motivations de chacun. Quand on pose la question de « c’est quoi un voyage scolaire ? », les élèves vous répondront : « une semaine d’amusement et de vacances » alors que les profs diront plus souvent « une semaine de travail hors les murs ». Face à des attentes et motivations initialement si différentes, il est essentiel de travailler les représentations de chacun avant de vouloir définir des objectifs communs.

Le cadre est malgré tout nécessaire et peut être établi, par exemple, à travers la création d’une charte commune entre la direction, les enseignants et les élèves. Cette charte ne doit donc pas être imposée et doit être co-contrsuite, pour que tout le monde s’y retrouve et s’engage à la respecter. Quand les jeunes peuvent eux-mêmes édicter certaines des règles qui régiront le voyage, on a fort à penser qu’ils se responsabiliseront davantage. Ici, il faut faire le pari que leur laisser plus de liberté et d’autonomie les renforcera dans leurs propres capacités de gestion personnelle et collective, d’entraide et de conscience des limites.

Des associations peuvent accompagner les écoles dans ce processus.

Voir aussi l’article de Prospective Jeunesse sur le sujet.

Pour les animateurs, il est important d’entamer le dialogue et d’en parler ouvertement avec eux. Voici quelques questions qui peuvent y aider :
• Qu’est-ce qui fait que vous vous investissez dans le mouvement ? Qu’est-ce qui vous motive ?
• Qu’est-ce qu’une consommation responsable d’alcool dans ce cadre ?
• L’alcool a-t-il une place dans le mouvement de jeunesse ? Si oui, laquelle ? Si non, pourquoi ?
• Si elle existe, la position du mouvement sur l’alcool vous semble-t-elle suffisamment claire ? Vous aide-t-elle dans votre pratique ?
• Vous semble-t-il utile de créer une charte interne, propre à l’unité ou au groupe local ?
• Y’a-t-il parfois amalgame entre « être ami et faire la fête dans le cadre scout » et « être ami et faire la fête en dehors du scoutisme » ? Comment gérer cet éventuel amalgame ?

C’est sur cette base de dialogue que l’on peut ensuite envisager la définition d’un cadre commun. Des associations peuvent vous accompagner dans ce processus et des outils existent pour y aider.

Pour les animés (louveteaux, lutins, scouts, guides, etc.), le mouvement est tenu de respecter la loi en vigueur (voir législation vente, offre et distribution ; voir législation ivresse ; voir législation au volant).

ainsi que la position interne du mouvement si elle existe. Ceci n’empêche pas évidemment pas d’entamer le dialogue, le débat sur les consommations, à l’aide de différents outils.

  • Apprenez à écouter le jeune avec intérêt et prenez-le au sérieux. Discutez avec lui sans l’interrompre systématiquement et évitez les communications à sens unique.
  • Ne le jugez pas et évitez les conseils moralisateurs.
  • Renseignez-vous pour avoir des informations exactes sur l’alcool et les drogues et évitez de lui faire peur en focalisant sur les conséquences négatives.
  • Aidez le jeune à être critique par rapport à la publicité et aux pratiques commerciales.
  • Assumez votre consommation et votre position en tant qu’adulte (ex : « je consomme mais j’estime que tu es encore trop jeune » ou « je ne veux pas que tu reviennes ivre à la maison »).
  • Aidez le jeune à se sentir bien dans sa peau. Encouragez-le pour ses efforts.
  • Participez à des activités avec lui et encouragez-le.

L’influence des pairs est l’un des facteurs interpersonnels les plus importants chez les jeunes et adolescents (voir les facteurs d’influence).

S’identifier à un groupe, vouloir ressembler aux autres, fait partie de l’adolescence et du processus de construction identitaire. Si cela touche particulièrement les adolescents, les adultes ne sont pas en reste. Prenons l’exemple d’un anniversaire ou d’un simple souper entre amis où l’on s’est senti mal à l’aise de refuser un verre d’alcool à l’apéritif ou encore, où l’on a soi-même pensé que celui qui refusait de boire était un rabat-joie.

En tant que parent, enseignant, éducateur, animateur, on peut se sentir impuissant face à l’influence que peuvent avoir les amis et copains sur la consommation d’alcool d’un jeune. Aider le jeune à s’affirmer et à avoir confiance à lui sont pourtant des leviers sur lesquels vous pouvez agir.

Comment ? En le valorisant, en développant son esprit critique (par rapport à la publicité par exemple), en l’aidant à faire ses propres choix et à les assumer, à l’écouter et à parler avec lui, tout simplement, pour que s’installe une relation où il se sentira déjà exister en tant que personne et pas seulement en tant qu’enfant ou jeune.

Devant le phénomène de l’alcoolisation de leur fils/fille, les parents se sentent le plus souvent angoissés. Une angoisse couplée à une méconnaissance liée à la dramatisation qu’en font les médias, à une législation floue, etc. Alors, comment lui parler de ses excès d’alcool quand on est angoissé, qu’on n’y connait pas grand chose et que, pour la plupart, on consomme déjà soi-même (de Duve M., Jacques, J.-P., Jeunes et alcool, génération jouissance, De Boeck, 2014) ?

Dans un premier temps, essayez de lui en parler en amenant un dialogue ouvert et non-jugeant, en essayant de comprendre avec lui pourquoi il adopte ce type de consommations (voir « comment en parler ? »).

S’il ne veut pas en parler avec vous, proposez-lui d’en parler avec la personne qu’il souhaite. Mais essayez de maintenir, coûte que coûte, une relation respectueuse et bienveillante avec lui, quel que soit son aspect bougon, ses poses rebelles, son hostilité voire son mépris à votre égard (de Duve M., Jacques, J.-P., Jeunes et alcool, génération jouissance, De Boeck, 2014).

Vous-même pouvez également consulter une association spécialisée pour obtenir de l’aide, vous aider à surmonter vos angoisses ou répondre à vos questions :
A Bruxelles et en Brabant Wallon : Infor-Drogues
A Liège : centre Alfa ou Nadja
Dans le Hainaut : Citadelle

Dans un deuxième temps, si le dialogue n’a pas pu se faire et que ses consommations abusives perdurent, vous pouvez envisager de consulter un médecin généraliste, un psychologue, un alcoologue, etc.

Si vous le rencontrez lorsqu’il est toujours ivre, laissez-le dormir et récupérer. Il ne sert à rien d’entamer un dialogue ou de le réprimander dans des conditions où il ne sera pas à même de vous entendre.
Le lendemain, s’il n’est pas venu vers vous, abordez-le en essayant d’amener un dialogue ouvert et non-jugeant en essayant de comprendre avec lui pourquoi il adopte ce type de consommations (voir « comment en parler ? »).

Votre rôle est également de poser le cadre que vous avez défini et rappeler les règles que vous lui inculquer (ex : ne pas rentrer ivre, toujours prévoir un moyen de transport, etc.).
(voir « Quel cadre donner à mon enfant ? »).

Il n’est pas dangereux en soi de faire goûter de l’alcool à un jeune enfant, tout dépend du contexte dans lequel cela se produit.
Un apprentissage (en)cadré peut même être un levier pour un apprentissage progressif et responsable de l’alcool, ses risques et ses plaisirs. Si l’adulte montre que sa consommation se déroule dans des conditions particulières (ex : pour célébrer un événement, à l’occasion d’un repas partagé, etc.) et qu’elle est responsable (pas jusqu’à l’ivresse, quantité raisonnable, etc.), le jeune intègrera qu’une consommation d’alcool est liée à un contexte.

Cependant, la législation actuelle interdit à tous, parents compris, de servir, vendre ou offrir une boisson alcoolisée à un mineur de moins de 16 ans et toute boisson spiritueuse à un mineur de moins de 18 ans (voir la législation).

Dès lors, le Groupe porteur « Jeunes, alcool et société » propose de dépénaliser l’apprentissage familial des consommations d’alcool car il est souvent éducatif, progressif et positif pour le jeune (contrairement à l’apprentissage plus anarchique entre pairs) (voir nos propositions).

Très rarement car il faut du temps pour que l’alcoolisme s’installe. Ceci dit, un jeune peut avoir des difficultés avec l’alcool et sa consommation peut engendrer des risques même s’il n’est pas considéré comme alcoolique (voir aussi « A partir de quand est-on considéré comme alcoolique ? »).

Lorsqu’il est consommé de manière responsable, l’alcool peut être associé à un mode de vie sain et apporter des conséquences positives, voire même être un vecteur d’intégration sociale.

Mais lorsque la consommation devient problématique, celle-ci peut entraîner des conséquences inquiétantes pour la santé, que ce soit sur le plan physique, psychologique ou social (voir les risques).

Il existe maintenant un consensus autour d’un petit nombre de définitions de l’alcoolisme, celle de l’Organisation Mondiale de la santé et celle du DSM-V principalement.

Toutefois, le terme « alcoolique », définit un stade déjà avancé et il faut plusieurs années pour que les symptômes s’installent. Dès lors, on privilégiera l’expression « problème avec la boisson », qui ne se résume pas aux tremblements ou au delirirum tremens, mais qui témoigne malgré tout d’une importante difficulté avec l’alcool (Jacques, J.-P., Jeunes et alcool, génération jouissance, De Boeck, 2014).

Une personne qui a un accident de voiture ou qui se noie suite à une consommation d’alcool excessive, n’a peut-être pas de dépendance à l’alcool, mais cela ne signifie pas pour autant qu’il est à l’abri des risques.

De même, quelqu’un qui ne peut s’empêcher de boire souvent et beaucoup à chaque fête à laquelle il va, peut aussi s’interroger sur son rapport au produit et au sens qu’il donne à la fête.

Il peut donc y avoir différents types de consommations d’alcool qui peuvent s’avérer églement préoccupants.

Le questionnaire CAGE est un test fréquemment utilisé dans le domaine médical. Mais c’est également l’observation de la vie courante qui donne souvent les meilleures indications.

Un jeune qui voit d’autres jeunes, qui tombe amoureux, qui va à l’école (même en réchignant) et dont les résultats ne s’effondrent pas, qui est parfois pénible à vivre mais qui peut être joyeux à d’autres moments, voire qui montre de l’enthousiasme pour quelqu’un, pour une idée ou pour un projet, qui ne fuit pas systématiquement la rencontre avec les adultes, c’est un jeune qui va bien. Même s’il boit de temps en temps.
Le jeune qui évite sans cesse l’adulte ou qui ne le lâche pas d’une semelle mais qui ne sort jamais de la maison, qui est tout le temps dans son lit ou qui n’y est jamais, le jeune dont les résultats scolaires s’effondrent, qui n’est jamais amoureux, qui n’a pas d’amis, qui est toujours sombre, funeste, fuyant, sans montrer jamais le moindre moment d’enthousiasme ou de joie, ce jeune-là doit nous inquitérer. Il conviendra alors de l’aborder avec tact, de lui parler, d’envisager de consulter (voir aussi « Comment en parler ? » et « Que faire quand je pense que mon enfant a des consommations abusives d’alcool ?»).

De tout temps et dans toute société, les gens ont consommé ou consomment des drogues (consommation d’opium datant déjà de 3000 ans av. J.C., chicha dans les pays arabes, alcool en Occident, coca en Amérique du Sud, etc.). Pourquoi ? Pour le plaisir qu’elles procurent. Les effets engendrés sont multiples : désinhibition, joie, plénitude, excitation, calmant, hallucinations, etc., et varient selon le produit, la personne qui consomme et le moment où elle consomme.

Toute consommation d’un psychotrope (qui agit sur le système nerveux central) entraîne la possibilité (heureusement rare) d’entraîner une dépendance à ce même produit.

Les seuils définis par l’Organisation Mondiale de la Santé sont les suivants :
• pas plus de 21 verres par semaine pour l’usage régulier chez l’homme (3 verres/jour en moyenne)
• pas plus de 14 verres par semaine pour l’usage régulier chez la femme (2 verres/jour en moyenne)
• jamais plus de 4 verres par occasion pour l’usage ponctuel

L’OMS recommande également de s’abstenir au moins un jour par semaine de toute consommation d’alcool.

Mais il ne s’agit que de seuils, qui n’ont pas de valeur absolue car chacun réagit différemment selon sa corpulence, son sexe, sa santé physique et son état psychologique, ainsi que selon le moment de la consommation. Ils constituent donc de simples repères et ils doivent être évalués selon les personnes et situations. A chacun de définir sa consommation responsable ou problématique, selon sa personne, le produit qu’il consomme et son environnement (voir aussi les facteurs d’influence).
Même une consommation modérée est associée à un accroissement de risques sur la santé. Toute consommation d’alcool a une influence sur le comportement et les réactions et peut conduire à des accidents et actes préjudiciables.

Le risque est le même quelque soit le type d’alcool.
1 verre standard (quantité servie dans les cafés) contient 10 gr alcool pur et fait monter l’alcoolémie (taux d’alcool présent dans le sang) à 0,2gr à 0,3gr/l dans le sang (voir les effets).

Qu’on le veuille ou non, nous sommes tous influencés par la publicité. L’alcool est pourtant le seul psychotrope (qui agit sur le système nerveux central) dont la publicité est encore autorisée en Belgque à l’heure actuelle.

Le jeune consommateur est encore plus vulnérable car chez lui, les lobes frontaux et pré-frontaux sont encore immatures, et ceux-ci montrent donc plus de difficultés à traiter scrupuleusement un message, à comprendre l’intention persuasive, à distinguer une publicité d’un jeu, d’une information, et à contre-argumenter. Toutes ces difficultés sont accrues avec les nouvelles techniques de marketing plus discrètes et insideuses (marketing viral, buzz marketing, placement de produits dans les films et les jeux vidéos, etc.) (voir aussi les constats).

Il peut également être dépresseur, voire hallucinogène. Cela dépend de l’individu, son environnement (voir aussi les facteurs d’influence).