Les données et éléments cités ci-dessous ne donnent qu’un bref aperçu des tendances générales mais ne prétendent pas dresser un portrait précis des consommations. Il s’agit donc d’une synthèse. Pour plus de détails, n’hésitez pas à contacter le groupe ”Jeunes, alcool et société” ou à consulter les références citées ci-dessous.

Pour la grande majorité d’entre nous (près de 90%), l’alcool est consommé de manière non problématique. Nous ne sommes donc pas tous accros, gros fêtards, ou pire, ”alcoolos”, loin de là ! Nous sommes globalement capables d’adopter une consommation socialement acceptée et raisonnable, même si elle est parsemée de quelques excès sans conséquences majeures pour notre santé.

Aussi, l’usage que l’on fait d’un produit peut-il avoir davantage de conséquences négatives que le produit en lui-même. Ceci dit, près de 10% de la population entretiennent quand même une relation ambiguë, voire problématique avec le produit et entre 6% et 8% sont considérés comme alcoolo-dépendants. Voilà qui est préoccupant d’un point de vue de santé publique.

Quelques données :

  • Malgré une baisse de la consommation depuis 40 ans, l’alcool reste le psychotrope (qui agit sur le système nerveux central) le plus consommé dans l’ensemble de l’Union européenne : chaque personne adulte consomme en moyenne 9,1 litres d’alcool pur par an (en Belgique, près de 10 litres), l’équivalent de plus de 100 bouteilles de vin, ou de plus de 200 litres de bière d’intensité moyenne – ce qui est presque deux fois supérieur à la moyenne mondiale.
  • L’alcool est majoritairement consommé de manière non problématique.
  • En Belgique, 82% des personnes de 15 ans et + consomment des boissons alcoolisées.
  • Mais plus de 6% de la population a tendance à boire trop (+ de 14 verres/semaine pour les femmes et 21 pour les hommes).
  • Les hommes boivent plus (quantités) et plus souvent (fréquence) que les femmes.
  • Les adultes restent les principaux consommateurs au quotidien. 14% d’entre eux boivent quotidiennement et ce taux augmente d’année en année depuis 1997.

Et chez les jeunes ?

  • La consommation d’alcool est également bien ancrée dans les mœurs des jeunes de notre pays. 85 % des jeunes de 12-20 ans scolarisés en Fédération Wallonie Bruxelles en ont déjà consommé.
  • Néanmoins, une partie d’entre eux n’en consomment pas ou alors de manière occasionnelle.
  • L’expérimentation est de plus en plus précoce au fil des décennies.
  • La consommation hebdomadaire diminue mais les abus augmentent. Ainsi, les jeunes de 15 ans et plus sont relativement nombreux à pratiquer la surconsommation ou l’hyperalcoolisation (6 verres ou + en une seule occasion) de manière hebdomadaire ou mensuelle, la plupart du temps dans un contexte festif et en groupe.
  • Les consommations plus régulières et plus susceptibles de poser des problèmes (surconsommation, binge drinking, usage quotidien) sont plus fréquentes chez les garçons que chez les filles.
  • Ces types de consommations sont susceptibles d’engendrer des comportements à risque tels que les bagarres, les rapports sexuels non-protégés, le coma, etc.
  • Mais les jeunes sont rarement des consommateurs quotidiens d’alcool, contrairement aux adultes.

Le binge drinking

Ce terme est très à la mode et fait l’objet de nombreux articles dans les médias. Pourtant, sa définition reste encore très floue, différant d’une étude à l’autre : consommation de ”5 verres ou plus en une occasion”, de ”6 verres ou plus en une occasion”, ou encore de ”5 verres ou plus en 2 heures”. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande de ne pas boire plus de 4 verres standard en une seule occasion pour une consommation ponctuelle festive à moindre risque. La limite entre ces définitions est mince et pourtant, elles traduisent des concepts assez divergents.

Le binge drinking est le plus souvent associé aux jeunes, pourtant, il ne faut pas oublier qu’il est plus que courant qu’un adulte consomme plus de 4 ou 5 verres en une seule occasion, au cours d’un repas entre amis par exemple. Le sens commun du phénomène diverge largement de cette définition, associant plus volontiers le concept à des images de ”défonce totale”, de comportements délétères et d’abus paroxystiques plutôt qu’à la consommation de 5 ou 6 verres en une même occasion.

Nous privilégions une définition plutôt qualitative, telle ”qu’une consommation excessive d’alcool dans le but d’atteindre l’ivresse”, qui traduit davantage le rapport et l’usage du produit, plutôt que le produit en lui-même.

Références