Débarqués des Etats-Unis en 2021, les « hard seltzers » n’ont pas fini de faire parler d’eux ! 

Gazeuses, peu caloriques, peu sucrées, vegan, sans gluten .. des superlatifs adoptés par un marketing agressif et incontestablement positif qui pourrait faire oublier que ces « eaux pétillantes aux arômes naturels de fruits » contiennent autant d’alcool que 25cl de bière !

Entre 4% et 6%, c’est le pourcentage d’alcool moyen de cette boisson nouvelle génération tout droit venue des Etats-Unis.  Avec un marketing toujours plus positif, mettant en avant une image cool, décontractée, festive et ensoleillée, voire même « saine », tout est fait pour oublier qu’une cannette contient l’équivalent d’une unité d’alcool standard, c’est-à-dire 10 gr d’alcool pur, comme c’est le cas pour un verre de 10 cl de vin, 25 cl de bière ou encore 3 cl de vodka.

Grands brasseurs ou géants des sodas se sont lancés dans une bataille commerciale visant un public plus jeune et plus féminin pour tenter de s’implanter sur ce nouveau marché. Avec un packaging coloré et frais, les « hard seltzers » jouent sur l’ambiguïté dans l’esprit des consommateurs. Les termes comme bio, naturel, vegan, ou encore sans gluten sont toujours plus d’arguments de vente qui sèment la confusion et tendent vers le healthy et le green washing.

Que ce soit en jouant sur un packaging plaisant ou sur le côté tendance  de leurs produits, les alcooliers leurrent le consommateur en jouant sur l’ambivalence d’un produit alcoolisé à l’effet rafraîchissant qui ressemble à de l’eau. Un comble quand on sait que l’alcool déshydrate.

Le marketing et la publicité qui entourent les  « Hard Seltzers » sont un bel exemple du flou qui entoure la règlementation de la publicité pour les produits alcoolisés.

« Cet exemple est la démonstration du comportement de l’industrie alcoolière, qui soi-disant va nous protéger et nous rendre responsables mais qui en même temps dépense un fric énorme sur les réseaux sociaux et partout ailleurs pour développer des pubs extrêmement agressives, cela montre le problème de la régulation. C’est une hypocrisie sans nom et une attaque en règle très bien organisée à l’égard de nos ados et leurs cerveaux, je suis choqué de voir comment on abandonne nos jeunes avec aussi peu de prévention. En plus, ils ont un boulevard devant eux étant donné qu’il n’y a pas de réglementation. »Thomas Orban, docteur et alcoologue, dans « Le marketing agressif des « hard seltzers » fait peur aux alcoologue : « une bombe à retardement pour nos ados » paru dans la DH le 09-07-2022.

 

Depuis son origine le Groupe porteur « Jeunes, alcool & société́ » demande l’interdiction de la publicité pour l’alcool, à l’instar des autres psychotropes pour lesquels elle a déjà été interdite.

Il est donc temps que les pouvoirs publics prennent des mesures afin de protéger les consommateurs, surtout les plus jeunes, chez qui les effets de l’alcool sont encore plus dommageables que chez les adultes car le cerveau n’est pas encore maturite.

La règlementation actuelle, trop permissive, ne protège le consommateur et permet aux grands producteurs de boissons alcoolisées d’inciter à la surconsommation d’alcool, notamment par la création de produits tels que les « Hard Seltzers ».

Pour en savoir plus sur les revendications portés par le groupe Jeunes & Alcool : https://www.jeunesetalcool.be/nos-revendications/

Pour aller plus loin sur la pratiques commerciales des alcooliers : https://www.univers-sante.be/wp-content/uploads/2015/11/Publicitaires_savent_pourquoi.pdf