Les données et éléments cités ci-dessous ne donnent qu’un aperçu mais ne prétendent pas dresser un aperçu exhaustif des effets de l’alcool. Il s’agit donc d’une synthèse. Pour plus de détails, n’hésitez pas à contacter le groupe ”Jeunes, alcool et société”.

Lorsqu’il est consommé de manière responsable, l’alcool peut être associé à un mode de vie sain et apporter des conséquences positives, voire même être un vecteur d’intégration sociale.

Mais lorsque la consommation devient problématique, celle-ci peut entraîner des conséquences inquiétantes sur la santé, que ce soit sur le plan physique, psychologique ou social.

Rappelons-le, les adultes restent de loin les plus grands consommateurs d’alcool mais les jeunes restent plus vulnérables au produit. Notamment parce qu’ils le consomment parfois en plus grande quantité mais aussi parce que leur métabolisme et leur cerveau ne sont pas encore arrivés à maturité.

Quelques risques

Risques immédiats (liés à une ivresse) 

  • Chute
  • Accident
  • Rapports sexuels à risques et/ou regrettés
  • Déshydratation
  • Hypoglycémie
  • Hypothermie
  • Violence
  • Polyconsommation
  • Fausse déglutition
  • Coma éthylique
  • Décès

Risques à moyen terme (liés à une ivresse)

  • Fonctions exécutives du cerveau mises à mal (capacités à planifier, mémoriser, inhiber ou modifier se comportements en fonction du contexte, pensées abstraites, etc.) et lésions durables, voire irréversibles sur le cerveau (déjà après moins d’un an, à raison d’1 ivresse/mois). Cette modification cérébrale est observée plus rapidement chez les jeunes que chez les adultes car leur cerveau n’est pas encore à maturation (encore en développement jusqu’à 25 ans environ)
  • Activité du cerveau réduite et dérégulée
  • Baisse de la concentration, de l’attention
  • Risque de compétences relationnelles diminuées
  • Risque d’”alcoolisme gamma” (consommation systématique et exagérée d’alcool dans un contexte festif).  Ce type de comportement augmente le risque d’alcoolisme chronique par la suite).
  • Prise de poids
  • Reflux gastrique

Risques à long terme (liés aux ivresses)

  • Désinvestissement scolaire ou professionnel
  • Dépression
  • Anxiété
  • Fatigue chronique
  • Alcoolo-dépendance. Même si la dépendance à l’alcool est très rarement décelée chez les jeunes car elle prend du temps à s’installer, plus on commence à boire jeune, plus on a de risques d’être alcoolo-dépendant à l’âge adulte.

Les coûts sociétaux

Les mésusages d’alcool sont aussi responsables d’un impact sanitaire conséquent à travers le monde. On estime que l’usage nocif de l’alcool cause 3,3 millions de décès par an, soit 5,9% des décès (en 2012) . Les conséquences s’avèrent encore plus importantes en Europe, où la consommation d’alcool représente entre 9 et 10% de la morbidité et de la mortalité observées. De plus, l’OMS précisait en 2001, que l’alcool constitue la première cause de mortalité chez les Européens de sexe masculin âgés de 15 à 29 ans, représentant un décès sur quatre parmi cette population . En Belgique, tous publics confondus, l’usage nocif d’alcool serait la cause d’environ 9.300 décès en 2005 .

De plus, l’alcool entraîne des coûts sociaux et économiques importants, que ce soit en termes de bénéfices (accises liées à l’alcool, producteurs de boissons alcoolisées, emplois et recettes dans l’Horeca) ou de pertes (soins, sécurité, chômage, etc.). En Belgique, le coût du mésusage d’alcool a été estimé à 4,2 milliards d’euros par an, alors que les bénéfices liés à l’alcool s’élèvent au total à 1,5 milliard d’euros, incluant les accises et les recettes de l’industrie (Annemans, L., 2013).

Bien que ce fossé se soit réduit (coût estimé à 6 milliards selon Pacolet en 2003) et se réduira sans doute encore (inflation des accises de 8% sur tous les alcools – spiritueux, bière et vin – suite aux nouvelles mesures économiques fédérales), le déséquilibre qui persiste reste considérable si l’on tient compte des 900.000 belges qui ont un problème d’alcool (Annemans, L., 2013).

Des moyens d’actions prioritaires

Il est urgent de tendre vers une politique des drogues qui soit globale et concertée, afin de développer des actions et des législations qui font sens.

Parmi les moyens d’action, la promotion de la santé doit être réellement considérée comme prioritaire, et à soutenir à long terme. Or, en matière de drogues, les dépenses publiques octroyées au secteur « prévention » et « réduction des risques » paraissent encore quasi insignifiantes au regard de celles attribuées aux secteurs « assistance » et « sécurité ». En effet, sur l’ensemble des dépenses publiques consacrées aux assuétudes, tout confondu, seulement 1,2% vont à la prévention et 0,4 % à la réduction des risques contre 68,7% pour l’assistance et 29,6% pour la sécurité ! Le budget consacré à la prévention a même reculé de 7 % entre 2004 et 2012 alors que celui consacré à la sécurité a augmenté de plus de 30% ; pourtant toutes les études montrent que la prévention et la réduction des risques sont à renforcer et que les politiques répressives sont partiellement en échec.

Il est donc temps de rétablir un juste équilibre pour donner une place plus importante aux actions éducatives et de promotion de la santé, investissement utile et efficace puisqu’il permet, in fine, d’agir réellement sur les comportements à risque pour l’individu et pour la société.

Agir en amont est dans l’intérêt de tous, tant des populations que des pouvoirs publics, en permettant de limiter les dommages liés aux consommations problématiques, dont les coûts sont très conséquents (1€ investi en prévention permettrait de gagner 4€ sur la sécurité sociale à moyen terme, la prévention serait donc le placement le plus rentable pour l’Etat).

Références